Illustre ancien

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LAUZUN Philippe

Année de sortie : 1864


Né à Agen le 21 janvier 1847, Philippe Lauzun est l’un des plus éminents érudits locaux de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

Il a onze ans lorsqu’un décret de Napoléon III de 1858 érige le collège d’Agen en lycée impérial et entraîne, sur le même emplacement (actuel collège Chaumié), des travaux d’agrandissement considérables. Ce n’est que trente ans plus tard que le transfert vers l’actuel Lycée Palissy sera réalisé. Comme pour les autres lycées de l’Empire, le plan des études comportait alors les matières exigées pour les baccalauréats ès-lettres et ès-sciences, et la préparation aux diverses écoles spéciales du gouvernement. Pour former cette nouvelle élite, le gouvernement envoyait à Agen des enseignants sortis de l’École normale supérieure ou de l’École d’Athènes (comme M. de Treverret, professeur de rhétorique qui occupa ensuite la chaire de littérature étrangère à la faculté des lettres de Bordeaux, ou M. Thenon, qui entra ensuite dans les ordres et dirigea l’École des Carmes de Paris) et confiait la direction de l’établissement à M. Catusse, proviseur de 1859 à 1870.

Issu de la grande bourgeoise agenaise – les Lamouroux –, Philippe Lauzun quitte le lycée d’Agen pour la faculté de droit de Bordeaux, puis celle de Paris où il a comme professeur Anselme Batbie, originaire du Gers. Il devient son secrétaire lorsque ce dernier est élu député du Gers puis nommé ministre de l’Instruction publique, ce qui vaut à Lauzun d’évoluer dans un milieu mondain et intellectuel qui correspond à ses goûts et à sa fortune. Il songe à faire carrière dans les hauts cadres de l’administration mais le changement d’orientation politique de 1879 met fin à ses ambitions.

De retour à Agen, il se consacre à l’histoire et à l’archéologique. Ses premiers travaux sont consacrés aux châteaux de Bonaguil et de Xaintrailles. Nommé secrétaire perpétuel de la Société académique d’Agen, il prend également la présidence de la jeune Société archéologique du Gers à partir de 1903 car sa mère est native de Valence-sur-Baïse où il réside souvent.

Dès lors, il oriente ses travaux vers trois directions : Agen et l’Agenais d’abord – et notamment la Notice sur le Collège d’Agen entre 1581 et 1888 qu’il dédicace « à [ses] amis, anciens élèves du collège et du lycée d’Agen » - ; Marguerite de Valois, ensuite, à laquelle il voue un véritable culte qui l’amène à éditer sa correspondance conservée aussi bien aux archives de Condom qu’à celles de Saint-Pétersbourg ; enfin, les châteaux gascons médiévaux, bâtis à la limite des possessions anglaises et françaises, et l’archéologie religieuse gasconne (Flaran et La Romieu par exemple).

Il meurt sans postérité à Valence-sur-Baïse le 21 avril 1920, un an avant son épouse, qui avait légué ses collections à la Ville d’Agen, au département de Lot-et-Garonne et à celui du Gers.